Les longues séances

Faire une analyse en longues séances c'est raconter sa propre histoire jusque dans son intimité la plus secrète, remonter jusqu'à l'origine de sa vie, et même jusqu'à ses racines familiales et ancestrales ; c’est mettre en évidence la continuité qui existe entre ce que l'on vit aujourd'hui, ce qui s'est passé, voire répété d'une manière ou d'une autre au cours de l'existence et ce qui s'est joué malgré soi pendant la période utéro-infantile. C'est s'inscrire dans une histoire dont le fil rouge et la cohérence échappent, renouer avec un passé dont on a été coupé par le refoulement, mais qui cependant conditionne les moindres détails de la vie.

Les longues séances

Nous n'avons pratiquement aucun souvenir de nos premières années. Les souvenirs d'enfance sont en réalité des souvenirs remaniés. Nos expériences infantiles sont inscrites dans l'inconscient qui, appartenant à un autre niveau de réalité, échappe à tout déchiffrage cognitif. Comment dès lors reconstruire une histoire dont la trame apparaît déformée ou nous est inaccessible ?

Pour piéger le refoulement et l'amnésie infantile, Sigmund Freud a élaboré la méthode des associations libres que, dans les années 1950, Silvio Fanti a voulu amplifier en instaurant les longues séances.

La notion de longues séances comporte deux paramètres qui sont complémentaires et indissociables : la durée de trois heures et la fréquence d'au moins cinq fois par semaine.

Pourquoi des séances de trois heures ?
L'analysant dispose de temps pour s'installer dans la situation analytique et raconter les petits faits et tracas quotidiens. Peu à peu il se déconnecte de son espace-temps habituel, se laisse aller dans ses associations, vit librement ses émotions et revit son histoire dans tous ses détails.

Pourquoi des séances quotidiennes ?
Ce rythme des séances permet d'intégrer dans le matériel associatif, au jour le jour, les rêves de chaque nuit mais aussi les éléments actuels provenant des contacts familiaux, sociaux, professionnels (messages, e-mail...). Ainsi peuvent se révéler des manifestations très subtiles de schémas répétitifs.

Complémentarité durée-fréquence
L'analysant abandonne plus vite et plus facilement la pensée rationnelle pour entrer dans la logique associative.
Les résistances, affaiblies dans les séances de trois heures, ont moins le temps de se réorganiser jusqu'à la séance du lendemain.
L'ampleur et la profondeur du matériel associatif facilitent l'analyse du transfert et la résolution de la névrose.

Les associations libres

Les associations libres constituent le principe même du travail analytique. La verbalisation en séance fait peu à peu apparaître des éléments qui s'articulent entre eux en fonction d'une causalité inconsciente commune reconduisant à des vécus refoulés.

Un travail qui peut se faire par tranches

Une psychanalyse en longues séances se fait soit en continu pendant quelques mois soit par tranches de plusieurs semaines, entrecoupées de pauses de sédimentation de huit à douze mois.